mercredi 11 mai 2011

Des femmes leaders pour renforcer la lutte contre le VIH/SIDA

A Brazzaville, les femmes responsables des organisations de la société civile congolaise et d’ailleurs, œuvrant dans la lutte contre la pandémie du sida et les droits des femmes se sont retrouvées en atelier pour débattre le leadership féminin et des droits des femmes dans le contexte du VIH/SIDA du 18 au 21 avril dernier à Brazzaville.


« Nous serons désormais capables de mener des activités dans nos associations, d’élaborer des projets pays ou locaux, savoir à quel bailleur de fonds s’adresser et de mobiliser des ressources financières », résume Célestine Bayidikila, présidente de l’association des Femmes pour le développement de la Bouenza, à Nkayi, participante à l’atelier régional leadership, droits humains et Vih/sida 18 au 21 Avril, 2011 au Congo ( Brazzaville), organisé par l’Association AZUR Développement en partenariat avec le Réseau Sida Afrique avec l’appui financier de la Fondation Nationale pour la Démocratie (NED), le PNUD et le Programme Concerté Pluri-Acteurs (PCPA).

Pour Philomène Moukendi, participante aussi à ce atelier, présidente de l’association des Anges du Ciel, point focal Réseau Sida Afrique, en RD Congo, estime que sa présence à cet atelier se justifie par le leadership de la femme, droits humains, le Vih/sida et la mobilisation des ressources qui l’ intéresse beaucoup parce que ce sont les domaines sur lesquelleselle travaille beaucoup.
« Ces thèmes, c’est parce qu’il y a plusieurs femmes qui sont intelligentes, qui ont des capacités, mais qui n’ont pas confiance en elles même, et qui ne savent pas faire quelque chose ou prendre une décision. De ce fait, les femmes se sentent parfois inférieures. L’objectif de cet atelier, c’est donc pour parler du leadership féminin afin de susciter le débat ou peut être réveiller des idées qui dorment encore », a tambouriné Philomène Moukendi.


La question du leadership touche aujourd’hui toutes les sensibilités surtout pour des femmes qui dirigent ou qui sont appelées à diriger une association ou une Organisation non gouvernementale (ONG). Mais si hier, certaines associations n’ont pas évolué, c’est parce que la notion du leadership n’était pas encore bien connue ou appliquée au niveau des organisations et/ou associations féminines. D’après Celestine Bayidikila, présidente de l’association des Femmes pour le Développement de la Bouenza, « à Nkayi, nous avons crée depuis février 2011 une association à Nkayi (dans le département de la Bouenza, au sud-est de Brazzaville) œuvrant dans la lutte contre le Vih/sida, mais nous ne savons pas comment diriger une association, mobiliser les fonds, élaborer des projets et nous ne savons pas à qui s’adresser ». La plupart des cas, certaines associations ne le sont que de nom.

Innover désormais le travail

C’est un atelier qui va apporter beaucoup de changements dans plusieurs organisations féminines. Chara Rebbeka Babela Loubienga, présidente de l’association Connaissance et Vie, une association du Congo-Brazzaville, créée depuis 2007, elle a eu à renforcer ses compétences de gestion, dans l’élaboration des projets, dans la mobilisation des ressources et dans l’évaluation d’une ONG.

Elle avait des lacunes en ce qui concerne la mobilisation des fonds, car nous ne savions pas tellement comment faire pour aborder les bailleurs de fonds. Et là nous venons d’apprendre comment monter un projet pour intéresser le médiateur, voire au niveau des ambassades pour avoir une crédibilité. « Nous pouvons dire que nous avons renforcé rnos connaissances et que nous allons faire la restitution auprès des autres qui n’ont pas pu participer à cet atelier pour qu’elles puissent aussi avoir l’information, la formation que nous avons reçue. Car l’association est travail d’équipe, où chacune doit mettre la main à la pâte. Le leader ne doit pas tout faire seul plutôt déléguer les tâches aux autres… », insiste Chara Rebbeka Babela Loubienga.

Jacqueline Essopi, présidente fondatrice de l’association Mères et Enfants Solidaires au Cameroun (Douala), une association qui œuvre dans la prise en charge des enfants et orphelins vulnérables (OEV), participante à l’atelier régional leadership, droits humains et Vih/sida du 18 au 21 Avril, 2011 au Congo ( Brazzaville), estime qu’elles vont accroître le nombre de bailleurs de fonds parce qu’elles savent maintenant comment mobiliser des ressources financières. « Tout ce que j’ai acquis ici comme connaissance va pouvoir me permettre désormais que moi-même je puisse monter mes projets et les soumettre aux bailleurs de fonds tant au niveau local que régional… », raconte Jacqueline Essopi.

Mobiliser des ressources

Selon Jacqueline Essopi, « être leader, c’est être compétente pour diriger un groupe en acquérant des connaissances sur la bonne gouvernance et le leadership et le montage des projets parce que c’est dans le montage de projet qu’on peut avoir des bailleurs de fonds pour bien mener nos activités et atteindre nos objectifs ».
Ce qui est vrai c’est que la mobilisation des fonds n’est pas une mince affaire. Il faut avoir des stratégies et surtout de l’expérience, voire être une association crédible.

Selon Hortense, présidente de l’association Espoir et Actions du Bénin, elle pense que cet atelier régional à refléter toutes les activités que nous menons au niveau de nos associations. Et la stratégie qui a conduit l’atelier était très bonne parce qu’il y a des ateliers qui ont des thèmes académiques où des participantes ne comprennent rien. Or ici, ce sont des expériences vécues.

«Concernant la mobilisation des moyens financiers par exemple, quand je vais rentrer au Bénin, je vais utiliser la stratégie que nous venons d’arrêter ici, celle qui consiste à faire ou à initier des projets à moindre coût. Ensuite, les soumettre auprès des partenaires qui peuvent financer ou bien les soumettre auprès des ambassades par pays. Cette stratégie me permettra de n’est plus m’insérer dans la politique du pays qui ne nous avantage pas », fait savoir Hortense, présidente de l’association Espoir et Actions du Bénin..

Jean Thibaut Ngoyi