Selon l’article premier de la déclaration universelle des droits de l’homme « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits … ». Cet article pose le principe de la liberté et de l’égalité de tous les êtres humains lesquelles sont les fondements de l’épanouissement de la personne humaine.
Dans l’application, si cette disposition n’est respectée du fait des inégalités sociales, nous pouvons regretter certaines violations surtout lorsqu’il s’agit des personnes vivant avec le VIH/SIDA. En effet, en Afrique où le taux de prévalence du VIH est très élevé, les personnes vivant avec le VIH ne jouissent pas de cette égalité en dignité et en droits proclamés dans la déclaration universelle des droits de l’homme du 10 Décembre 1948.
La dignité ou encore respect dû à une personne est en principe reconnue à toute personne par le seul fait qu’il soit humain. Cependant, les personnes vivant avec le VIH ne jouissent pas de ce respect. En effet, au Congo et peut être en Afrique, dés qu’une femme personne est atteinte du VIH, elle est l’objet des railleries ; le témoignage suivant en est une illustration. Il s’agit d’une femme de 48 ans, mère d’une famille nombreuse : « le jour que ma famille avait été informée de mon état de sérologie, j’ai senti des pressions terribles. Je suis abandonnée et personne ne pouvait utiliser les objets culinaires de mon ménage par crainte de contamination.
J’étais l’objet des railleries de la part de mon entourage. » Elle se résume en disant que « la stigmatisation est comparable à un virus qui conduit à la mort. C’est la raison pour laquelle les personnes vivant avec le VIH préfèrent garder le secret et anonymat face à un environnement hostile ».
Il est important de rappeler que le respect de la dignité des personnes vivant avec le VIH est une arme importante dans la lutte contre le SIDA. Au sortir de la deuxième guerre mondiale, lorsqu’il fallait établir les bases d’une paix durable dans le monde, les Nations Unies ont inscrit le respect de la dignité de la personne humaine au premier alinéa du préambule : « …la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde ». De la même manière, dans le cadre de la lutte contre le VIH, le respect de la dignité des personnes infectées, constitue le fondement de leur liberté d’expression, de s’informer, de circuler, de témoigner ; le respect de cette dignité constitue aussi le fondement de la justice, en ce sens que les personnes infectées seront rétablies dans leurs droits mais aussi le fondement de la paix.
En effet, il ressort de l’article 44 de la constitution congolaise du 20 janvier 2002 que « tout citoyen a le devoir de respecter ses semblables ». Nous pouvons conclure au regard de cet article, que les personnes vivant avec le VIH ont le droit d’être respectées parce que cet article ne conditionne pas le respect de ce droit à la fortune, au statut social ou professionnel et encore moins à l’état de santé .
Roméo Mbengou
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