dimanche 11 décembre 2011

Congo Brazzaville Des petites subventions pour renforcer la protection des femmes vivant avec le VIH/SIDA en Afrique du Centre et de l’Ouest


Des petites subventions pour renforcer la protection des femmes vivant avec le VIH/SIDA en  Afrique du Centre et de l’Ouest

Zéro discrimination. Contribuer à la réalisation de cet objectif est un engagement que 11 associations de femmes séropositives ont pris au Cameroun, Centrafrique, Congo, RDC et Togo. En effet, en Novembre 2011, dix huit femmes vivant avec le VIH/SIDA au Togo, portent plainte contre le personnel soignant du centre hospitalier régional d’Atakpamé pour négligence dans les soins ; des responsables d’églises pour refus de marier les couples séropositifs ; des patrons d’ateliers d’apprentissage aux petits métiers pour refus d’admissions des apprenantes séropositives ; et des belles-familles pour spoliation de leurs biens.

Cette action en justice résulte  de la mise en œuvre de l’un des projets financés en 2011 par les petites subventions du  projet régional de renforcement des capacités des organisations de femmes dans la lutte contre le VIH/SIDA mise en œuvre par AZUR Développement et le Réseau Sida Afrique avec le financement du Fonds National pour la Démocratie (NED). Les participantes à l’atelier régional de formation sur le leadership, les droits humains et le VIH/SIDA organisé en Avril 2011 à Brazzaville, ont proposé des projets de sensibilisation et de vulgarisation des droits des personnes vivant avec le VIH/SIDA. Au total, six projets ont été  sélectionnés pour un montant total 29,448 $ US qui sera partagé entre 11 organisations de femmes séropositives.

L’Association Femme Plus du Togo en synergie avec l’Association Assistance Plus Togo, assistent juridiquement dix huit femmes vivant avec le VIH/Sida qui ont été lésées dans leurs droits et ayant porté plainte au Tribunal de Grande Instance d’Atakpamé au Togo. Elles  renforcent aussi leurs actions de mobilisation communautaire, et ainsi 200 femmes séropositives sont entrain d’être sensibilisées sur leurs droits et les procédures judiciaires dans le cadre de la vulgarisation de la loi portant protection des personnes en matière de lutte contre le VIH/Sida au Togo.  Elles organisent des réunions de plaidoyer avec les tribunaux, le personnel soignant et les responsables des hôpitaux ainsi qu’avec les associations pour un engagement concret dans la lutte contre la stigmatisation et la discrimination des femmes séropositives. Dans ce cadre, elles ont porté plainte contre le Centre Régional Hospitalier d’Atakpamé pour négligence dans les soins.

Les organisations Les Anges du Ciel, l’Association Femme  de Vie Positive (AFVP), et  l’Association pour la protection et soutien des veuves (APSV) en République Démocratique du Congo,  organisent  une formation sur le  leadership,  les droits humains et  le plaidoyer à l’endroit des membres de 07 associations des femmes séropositives et de soutien aux orphelins vulnérables. Elles sensibilisent environ 400 femmes et jeunes filles séropositives suivies dans 06 unités de prise en charge médicale et les services de Prévention de la Transmission du VIH de la Mère à l’Enfant (PTME) à Kinshasa sur les droits sexuels et reproductifs et la violence fondée sur le genre. Par ailleurs, elles oeuvrent  à instaurer un dialogue entre les professionnels de santé des services de maternité  descentres de santé  ciblés afin de résoudre les problèmes liés aux droits sexuels et reproductifs, à la stigmatisation et la discrimination auxquels les femmes et jeunes filles séropositives sont confrontées au quotidien.

L’Association Bomoi en République du Congo renforce ses capacités  dans la promotion des  droits des personnes vivant avec le VIH/SIDA. Elle a formé 15 de ses membres qui animent désormais des sessions de la vulgarisation de la loi  n° 030-2011 du 03 Juin 2011  portant lutte contre le VIH/Sida et protection des personnes vivant avec le VIH auprès de 200 femmes séropositives suivies à l’hôpital de base de Makélékélé à Brazzaville. L’objectif de Bomoi est également de réduire la stigmatisation et la discrimination en milieu hospitalier et communautaire, et elle organise des réunions avec le personnel soignant et des membres des associations de personnes  vivant avec le VIH au cours des quelles des juristes et des syndicalistes sont invités comme personne ressources pour aborder des thèmes sur le droit aux soins de santé, le droit au travail, la  confidentialité et  le consentement éclairé, l’annonce du statut sérologique au partenaire, la prise en charge juridique ; entre autres. Une Journée  porte ouverte  à l’orée de la Journée mondiale de lutte contre le VIH/SIDA devrait permettre d’évoquer avec des témoignages  les  questions de droits  humains relatifs au  VIH/SIDA.

Le Congrès National des Jeunes Femmes VIH+ (CNJFV+) en partenariat avec Solidarité des Femmes Infectées et Affectées par le VIH (SOFIAV) au Centrafrique s’attellent à améliorer les connaissances de 167 femmes et 55 hommes vivant avec le VIH/SIDA  sur leurs droits et devoirs en vue de participer activement à leur défense et à leur promotion dans les préfectures de M’baiki et Sibut en vulgarisant la loi n°06030 du 12 septembre 2006 fixant les droits et obligation des personnes vivant avec le VIH/Sida en République Centrafricaine. De même, le Congrès National des Jeunes Femmes VIH+ mobilise les autorités locales et travailleurs des secteurs de justice et des affaires sociales à agir en faveur de la protection des personnes vivant avec le VIH/Sida dans les zones d’intervention. Le Conrgès National des Jeunes femmes VIH+ va également faciliter l’organisation des réunions mensuelles task force  sur les droits des personnes vivant avec le VIH/SIDA par les organisations de personnes séropositives locales  qui se sont jusque là concentrées sur la mobilisation au dépistage volontaire, les séances de counselling  et la sensibilisation à la prévention du VIH dans ces deux préfectures.

L’Association des Femmes Actives et Solidaires(AFASO) et l’association Mère et Enfants Solidaires  (MERENSO) au Cameroun mobilisent 300 femmes séropositives à s’imprégner des droits humains relatifs au VIH/Sida et à utiliser les connaissances pour réduire les violences dont elles sont parfois victimes ou d’autres  atteintes à leurs droits. Ces deux structures comptent ainsi améliorer la prise en charge des femmes séropositives à travers une formation de 20 points focaux des assocications de personnes séropositives et  des réunions d’échanges sur  les droits humains relatifs au VIH/SIDA et à la santé,  les conventions ratifiées par le Cameroun relatives au VIH/SIDA, les textes réglementant la prise en charge du VIH au Cameroun, l’avant projet de loi portant protection des personnes v ivant avec le VIH, l’auto-stigmatisation/auto-discrimination chez les femmes vivant avec le VIH, et les notions élémentaires sur le réseau et sur les stratégies de plaidoyer. Ces  points focaux  vont identifier des cas de violations des droits et élaborer des stratégies pour y répondre. Elles prévoient des rencontres avec les responsables des centres de prise en charge médicale, des autorités  sanitaires,  de la Justice  et des structures de lutte contre le VIH/SIDA.
                                                                                                                                                      
L’Association des Femmes pour le Développement de la Bouenza (AFDB) en partenariat avec l’Association Longue Vie  Espérée (ALVE) en République du Congo font la vulgarisation de la loi  n° 030-2011 du 03 Juin 2011 portant lutte contre le SIDA et protection des personnes vivant sur le VIH/Sida auprès de 150 femmes séropositives et 50 hommes vivant avec le VIH/SIDA dans le département de la Bouenza. Elles organisent une formation sur le leadership et le plaidoyer pour les membres des trois associations de personnes séropositives du département ; et s’activent à faciliter la création d’un cadre de concertation entre ces structures et les acteurs impliqués dans la prise en chage des personnes vivant avec le VIH/SIDA pour une meilleure programmation des activités et une couverture accrue et efficace. Par ailleurs, elles apportent des conseils et effectuent des médiations familiales pour les femmes séropositives  rejetées par leurs familles. Elles interviennent dans les cas de stigmatisation et plaident localement pour l’accès aux soins des femmes et filles séropositives vivant en zone rurale.  

AZUR Développement et le Réseau Sida Afrique organiseront, d’ici Janvier 2012, des missions de suivi dans les différents pays afin de permettre aux militantes des droits humains et du VIH/SIDA de partager les meilleures pratiques et renforcer les échanges sur les stratégies de lutte contre la stigmatisation et la discrimination des femmes vivant avec le VIH/SIDA.

Pour plus d’informations sur ces projets, veuillez contacter AZUR Développement au Congo à cette adresse électronique info@azurdev.org ou au +242 06 656 61 89.